J'ai fini mon tote bag tropical auquel je pensais depuis si longtemps, un peu en retard par rapport à la mode "Jungle" de cet été.
Je l'aime beaucoup, d'une façon toute particulière car il me rappelle mille souvenirs chers à mon coeur.
C'est la première fois que je réalise une "couturette" qui véhicule autant de moments rares, de ressentis, de sensations...
Tout à commencé avec un coup de foudre pour un tissu à l'imprimé foisonnant : une forêt vierge avec des dizaines de perroquets déniché lors d'une fantastique virée shopping avec ma nouvelle amie.
C'était notre première sortie ensemble et j'ai adoré cette journée toute simple de partage entre filles pendant laquelle nous nous sommes promenées dans Lyon, allant de découvertes en découvertes, au gré de nos envies.
Le tissu était tellement beau que je ne voulais pas le gâcher. Je voulais trouver un projet qui le mettrait en valeur.
Cela a pris du temps avant que je décide de le transformer en sac.
J'ai ensuite fait la connaissance décisive d'un couple au magasin avec qui j'ai discuté d'un livre de point de croix sur les oiseaux (voir ce post sur ma rencontre, et celui-ci sur le livre). Je l'avais feuilleté comme ça, rapidement jusqu'à ce moment où je m'y suis intéressé davantage.
J'ai alors eu envie de concrétiser une envie que j'avais depuis longtemps : tester moi aussi le point de croix. Gros challenge!
Dans le livre, un Cyclopsitta me fit de l'oeil...
C'en était partie pour des heures de demi-points au fil DMC.
Je me souviens avec une émotion toute particulière de ces fameux demi-points comptés dans le train Lyon-Paris lors d'une virée parisienne, un matin vers 7h, dans une semi pénombre de wagon.
Alors que tous les autres passagers dormaient paisiblement, finissaient leurs nuits autour de moi et que le train filait à toute allure, je me disais que j'avais cette chance infinie de broder tranquillement en voyageant, la joie en tête d'un long week-end qui s'annonçait.
L'oiseau est ainsi né.
Le passepoil jaune banane me rappelle mon quartier de rêve à Paris : Montmartre, le paradis de toutes les couturières.
Mon copain m'accompagnait, il avait accepté de me suivre quelques heures dans les dédales des rayons de tissus, mon moment à moi.
J'étais heureuse, je baignais dans mon élément. Au détour d'une boutique, j'ai fait cette très belle trouvaille : un passepoil au look original, a un prix carrément cassé, dans une couleur que j'adore, idéal pour mon sac. Vite, je l'ai attrapé pour passer en caisse avant qu'une autre couturière ne le repère, excitée par la bonne affaire que je venais de faire mêlé au plaisir de posséder un si beau galon.
Il a ensuite fallu trouver le tissu de doublure.
Je me souviens de ma collègue de travail qui m'a aidé à faire mon choix alors que j'hésitais énormément entre deux tissus à l'imprimé vintage. (C'est aussi elle qui m'a donné confiance en moi pour me lancer dans le point de croix alors que je doutais de mes capacités dans cette nouvelle technique).
Le jaune à fleurette est finalement celui qu'il me fallait : parfaitement rétro, pile dans les couleurs.
Enfin, la petite figurine perroquet sur le dessus me rappelle le Salon Id Créatives où il m'est apparu perdu au milieu de centaines de babioles. Là encore c'était un moment particulier avec cette même collègue : notre première sortie toute les deux en dehors du boulot, un dimanche matin pluvieux. Elle laissait ses projets de début de week-end pour moi et j'ai vu là le début d'une nouvelle amitié. C'était bien.
Ce sac, j'aime le mettre à mon épaule.
Il transporte avec lui tous ces jolis souvenirs, ces moments heureux et précieux...