Arles, un train fantôme, des monstres, des ovnis, un poney magique, un squelette
Coups de cœur aux Rencontres de la Photographie d’Arles cette année, pêle-mêle…
Comme toujours des lieux méga-chouettes où se prélasser par cette chaude température
Transats imprimés à l’Atelier des Forges au plafond dessossé
Poufs sur faux gazon où se vautrer à l’espace Nonante Neuf
J'ai aimé être surprise par des installations originales…
Le «Musée-Carton» (Espace Nonante Neuf au Parc des Ateliers) en fait partie.
Cette espèce de train-chateau fantôme tout de carton est un délire régressif d’Augustin Rebetez.
"Musée-Carton" d'Augstin Rebetez
Là-bas, on peut faire vibrer un zombie avec le bout de son pied (j’adore !),...
...on peut baver d'envie devant l'appareil reflex que Satan a eu pour son dernier anniv’,
et puis si on leve la tête, on aperçoit des épouvantails d’oiseaux menaçants (en carton) qui volent au beau milieu d'une structure métallique (cartonnée) ! Dingo dingue!
J’ai ri à l’expo «Parfaites Imperfections» (Palais de l’Archevêché) où la collection d’Erik Kessels mélange astucieusement les images pour créer des mondes tantôt absurdes, tantôt féériques.
Poney-magique-fleuri dans le regroupement de puzzles mêlés par Kent Rogowskiau (chouette idée !)
Arc-en-ciel sans fin avec des couvertures de livres sur un même thème Rainbow
Petit tour par «Monstres, faites-moi peur» (Grande Halle au Parc des Ateliers) où les bouilles de monstres de Série Z s’affichaient sur un beau mur moutarde.
Ce loup-garou d'une couverture de «Famous Monsters» n'est-il pas horriblement craquant?
Penser fort fort à Nathalie Lété en passant devant ce gigantissime et merveilleux squelette viandeux du magazine ToiletPaper (Atelier des forges au Parc des Ateliers).
Et puis à l’espace des livres, découvrir «Photos souvenirs» de Carolle Benita et ne pouvoir que vous le conseiller : photos criblées de paillettes, invités de mariés poinçonnés de fils, visages grillagés au DMC. Ce bouquin c'est une mine d’idées brillantes pour qui veut donner à ses photos de famille plan-plan un bon coup de méméitude déjantée !
«Photos souvenirs» de Carolle Benita, Editions Kehrer
Et puis, si vous êtes par là-bas, n’oubliez pas d’aller visiter le nouveau lieu près de la gare «Ground control» où l’ancienne voie de chemin de fer passe entre des images d’ovni !
Mistral camarguais
Quelques jours pour explorer la Camargue et la Provence, les cheveux en pagaille emportés par un mistral déchaîné, le sable qui tourbillonne dans l’air et une grande sensation de liberté.
L’occasion de faire un détour par deux dépôts-ventes provençaux de la région et de vous les présenter.
D’abord le «Dépôt Vente de Mollégès» appelé aussi sur Internet «Provence Dépôt vente».
«Dépôt Vente de Mollégès »-44 Route de Saint-Rémy-13940 Mollégès Gare
Attirée par le nom, je m’attendais à du provençal, du typique, des santons XIXème et des cigales seventies. Point du tout.
L’endroit vaut surtout la peine pour la petite cour devant qui propose des vieilles pierres, fontaines, bassins et statues pour l’extérieur.
A l’intérieur, c’est un dépôt vente classique, très propre mais malheureusement qui manque un peu de caractère et de charme.
Deuxième arrêt au «Grenier Provençal».
«Grenier provençal »-130 Avenue de l'Isle-sur-Sorgue-84300 Cavaillon
Et là pareil, en voyant le nom, je voyais déjà les oliviers centenaires sur le parking, l’odeur de lavandin tout ça tout ça…
Loupé là encore.
J'ai découvert un entrepôt sombre à la Emmaus, rempli de bibelots poussiéreux avec l’avantage de trouver de petits prix et quelques objets insolites qui valent sans doute la visite.
Trois fauteuils de barbiers entre deux armoires rustiques
A noter tout de même la belle collection d’albums anciens pour enfants à 50cts pièce…
Parfois, la chine s'avère décevante, c'est le jeu!
Si vous connaissez de bonnes adresses d'antiquaires, brocanteurs, dépôts-vente de Provence, n'hésitez pas à les partager ici...
Je vous réserve par contre dans le prochain post la découverte d’une super ville provençale de la brocante, à suivre...
Jouer à l’Arlésienne en tropéziennes
Les photos des Etats-Unis attendront, je partage avec vous mes quelques jours passés à Arles pour les Rencontres de la photographie.
Sélection d’instants hors du temps, ne vous attendez pas à avoir une liste exhaustive de mes visites d’expos.
Détail de couleurs des images de Mame-Diarra Niang (Parc des Ateliers au Magasin Electrique)
Il y a eu de chouettes moments paisibles sur un vieux fauteuil à l’odeur de cuir sous la lumière d’une grande verrière (Parc des Ateliers, bâtiment désaffecté)…
Dans l’étrange Eglise noirâtre des frères prêcheurs se coucher sous le chœur face à une gigantesque image so shocking de Martin Parr…Blasphème délicieux…
Exposition «MMM par Martin Parr et Musique Matthieu Chedid
Feuilleter des livres à n’en plus finir…
Aimer celui-ci qui traite des photographies retravaillées à même le support papier…
Photographies brodées extraites du livre «Eyemazing Susan"
…et imaginer celui-là sur les étagères de ma bibliothèque immortalisant dans des mises en scènes léchées de sales gamins bourgeois diaboliques!
Extrait du merveilleux album «Homegrown» de Julie Blackmon
Jouer la mélomane dans la pénombre d’un atelier en ruines (montez le son)…
Etre remuée par l’œuvre « Déserteurs » de Stéphanie Solinas.
Des tas de petites reproductions de portraits qui ornent les tombes et s’effacent irrémédiablement avec le temps photographiées ici comme un dernier hommage aux défunts avant une disparition pour toujours…
«Déserteurs» de Stéphanie Solinas (Parc des Ateliers au Magasin Electrique)
Et puis passer avant de partir par l’Abbaye de Montmajour pour une dernière exposition. Faire MA photo d’artiste, un moment partagé entre une maman et sa petite/grande fille…
Se replier sur soi à l'intérieur d'un Sunburst sur fond de mer houleuse
Partir à la mer avec les copines pour oublier l'angoisse des derniers jours de travail dans un magasin vide.
Aimer particulièrement crocheter en solitaire derrière la vitre de la véranda bercée par le bruit lancinant du déferlement des vagues.
Avoir la curieuse impression de vivre ces quelques jours dans une bulle aux teintes de mon projet crochet du moment (CAL du blog: "Elle a le fil, elle a tout compris").
Partout, être entourée de ces couleurs que j'ai pourtant choisies il y a plusieurs semaines comme si j'avais préssenti à l'époque que ce projet allait trouver tout son sens ici.
Dévorer les petits-déjeuners au goût sucré de torsades caramélisées et confiture de fruits rouges.
Me sentir bien là où je suis, l'environnement en adéquation avec mes émotions du moment.
Et puis me souvenir de l'image troublante de cet homme que j'ai observé, face à la mer, impassible, comme seul au bout du monde...
Escapade Marseillaise
Pour quelques jours s'échapper vers la citée phocéenne.
S'enthousiasmer de voir un début d'abécédaire au point de croix, inopportun mais à l'allure si familière, sur une façade d'immeuble défraichie, rue du Coq.
Esquisser un sourire devant un tendre graffiti de circonstance. Imaginer que le biker à la grosse pétaradeuse noire juste devant en est l'auteur.
Se réjouir de voir encore de belles devantures de librairies au noms exquis et se répéter plusieurs fois la phrase anglaise d'un graff' fifties ("Problem is all inside your head she said to me...and I guess she probably was right"), dans le quartier underground de La Plaine.
Profiter longuement du calme des Calanques et essayer de se souvenir de toutes ces nuances de bleu...
Et puis dénicher sur une brocante de dimanche matin un petit trésor pour la chineuse-couturière que je suis.
Un manuel "La joie de coudre" des années 50 offert à M. Morisset, habitant Marseille Les Chartreux, le 8 Juillet 1958, pour l'achat d'une machine à coudre Singer pour sa femme.
Le reçu glissé à l'intérieur indique la valeur de l'engin révolutionnaire laissé à son nouveau propriétaire pour la coquette somme de 96000 francs payée en 12 mensualités...
La brochure, délicieusement rétro, désuète, et un brin machiste accompagne les jeunes couturières dans leurs premiers pas avec leur machine.
Le texte est croustillant pour les "ménagères du futurs plus affirmées" que nous sommes aujourd'hui.
Je vous laisse apprécier quelques morceaux choisis :
"Vous êtes devenue l'heureuse propriétaire d'une machine à coudre SINGER, la plus perfectionnée des machines à coudre existantes. Cette brochure est destinée à vous familiariser avec votre SINGER en vous en révélant tous ses secrets et toutes ses ressources. [...]
Nous espérons ainsi contribuer à mieux vous servir dans cette tâche noble, privilège de la Femme : la Couture"
"Cette machine à coudre SINGER vous appartient. [...]
Elle est à votre service, prête à créer, entretenir ou rénover. Nerveuse, vive, laborieuse, votre jolie machine Singer pique, brode et reprise pour enrichir votre foyer."
"Depuis l'Antiquité, la couture a toujours été un moyen d'expression propre à la femme. [...]
SINGER, en mettant, dès 1851, la machine à coudre à la portée de tous, a rendu au monde un service inappréciable."
Quand on voit les notices succinctes que nous délivrent les fabricants aujourd'hui, ces belles documentations couleurs remplies d'astuces et de schémas bien expliqués me rendent bien nostalgique!
En suivant la route des Côtes du Rhône
Envie de s'évader loin de tout.
Nous sommes partie entre Drôme provençale et Vaucluse, sur la route des Côtes du Rhône.
De partout il y avait des volets et des façades colorés, du vert, du rose, bleu, jaune...
...une nature foisonnante, des murs de pierres chaudes, des toitures aux tuiles si caractéristiques de la région laissant entrevoir ça et là la cime des cyprès...
...l'odeur de la lavande et des herbes aromatiques...
...et puis perchée en haut d'un rocher, un petit tabouret insolite posé là pour le prochain promeneur, une invitation à la contemplation solitaire des champs de vignes.
En rentrant, nous nous sommes fait un festin de trois petits pots de tomates séchées, tapenade noire et olivade verte à l'ail et au basilic, l'esprit encore là-bas.